Cette note étudie les impacts de la réforme du lycée général de 2019 sur la répartition genrée des élèves selon les disciplines scientifiques.
Alors que les femmes sont 66% dans les études de biologie, agronomie ou santé, mais 33% en sciences fondamentales et ingénierie (STEM), favoriser les passerelles interdisciplinaires et l’orientation des femmes en STEM et des hommes en SVT devrait constituer l’objectif premier d’une meilleure mixité. Pourtant, l’organisation du lycée, qui réduit à deux les spécialités en terminale, conduit à un renforcement des clivages et des inégalités de genre selon le choix des sciences, à contre-courant des besoins :
- Baisse des effectifs scientifiques, particulièrement des filles en STEM
- Accroissement du clivage SVT/STEM au lycée entre les filles et les garçons : 33% de filles en STEM, mais 63% en SVT.
- Nouveaux obstacles aux orientations post-bac en STEM pour les élèves qui choisissent les SVT, pour cause d’obligation d’abandon des maths ou de la physique.
Cette inégalité de répartition entre les disciplines pénalise donc les filles scientifiques du lycée, pour qui le choix – majoritaire – de la spécialité SVT, s’oppose désormais à l’accès aux sciences «fondamentales » dans le supérieur, faisant obstacle à leur féminisation. En 2024, la part des filles en sciences hors SVT au lycée est seulement de 33%, soit l’équivalent de la part des femmes en sciences fondamentales dans le supérieur. Sans le maintien de trois spécialités scientifiques en terminale, l’amélioration de la mixité dans ces filières, qui sont aussi les plus rémunératrices, semble donc illusoire.
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